C’est le principal constat fait par la coordination régionale du CEFAN dans cette partie du Cameroun sur la situation des enfants vivant avec un handicap en milieu scolaire.
Les résultats de l’étude ont été présentés au cours d’un atelier tenu dans la ville de Mbalmayo, située à une cinquantaine de kilomètres de Yaoundé. Effectuée sous l’égide de la coordination régionale de la Cameroon Education For All Network (CEFAN) pour le Centre, l’enquête révèle que, dans cette partie du pays, l’on est toujours loin de l’effectivité d’une éducation inclusive.
Intitulée « Situation des Enfants Vivants avec un Handicap (EVH) en milieu scolaire dans la région du Centre », l’étude conclut que le gouvernement camerounais doit mettre sur pied un vaste programme d’infrastructures scolaires adaptées à toutes les couches et catégories sociales, dans le cadre de la décentralisation.
Constats alarmants
Les équipes du CEFAN-Centre soulignent aussi la nécessité de financer, et surtout de subventionner, la formation des enseignants spécialisés pour faciliter l'accès à l'école à de nombreux enfants vivant avec un handicap qui ne vont pas toujours à l’école.
Les informations recueillies dans les cinq départements concernés par l’enquête démontrent que les EVH sont dans le besoin en matière d’encadrement et d’éducation. Par ailleurs, la politique nationale de l’éducation inclusive du Cameroun n’est pas actualisée, ni adaptée au contexte. De plus, il y a un déficit criard d’enseignants spécialisés dans les écoles de la région. Une situation d’autant plus aggravée que le gouvernement ne s’assure pas de leur présence dans une école avant de la « transformer » en « école spécialisée ».
Recommandations au gouvernement
A cela, il faut ajouter le peu de fédération des forces vives de la communauté éducative. Une insuffisance qui annihilent les appuis à ces enfants et, partant, des écoles dites « inclusives ». Le CEFAN-Centre fait le constat selon lequel, bien que plusieurs communes accompagnent les enfants en situation de handicap ou d’autres groupes vulnérables, nombreuses sont celles qui n’ont pas un répertoire pour les EVH. Autant de choses qui font dire à l’étude que les enfants vivant avec un handicap « sont les laissés pour compte en matière de scolarisation dans la région du Centre ».
Essentiellement destinées à l’Etat du Cameroun, plusieurs recommandations invitent à entreprendre des actions, tant au niveau local que national, en faveur de cette catégorie d’enfants ayant des besoins spéciaux. Il est aussi suggéré d’établir un répertoire national de cette catégorie d’enfants, et de former suffisamment d’éducateurs spécialisés pour ces différentes catégories de handicap. Tout comme il faut doter toutes les structures qui encadrent les EVH en matériels adaptés aux types de handicap.