Selon une étude menée en 2024, les freins à l’accès, au maintien et à l’achèvement de la scolarité des filles sont encore très nombreux dans plusieurs arrondissements de cette région. La région, dont Maroua 1, Hina, Kalfou et Yagoua.
Les résultats de l’étude ont été présentés en mai 2025 à Maroua, lors de l’atelier de restitution et de valorisation de l’étude sur la scolarisation des filles dans la région de l’Extrême-Nord. Organisé par Public Concern (PC) et Education For All (E4A), membres actifs de la Cameroon Education For All Network (CEFAN), cet atelier a réuni près de 25 participants issus des administrations publiques, des collectivités territoriales décentralisées, des OSC locales, des leaders communautaires et des représentants des médias.
Inscrite dans le cadre du projet Education Out Loud, l’étude portait sur les freins à l’accès, au maintien et à l’achèvement de la scolarité des filles dans plusieurs arrondissements de la région, dont Maroua 1, Hina, Kalfou et Yagoua.
Constats alarmants et recommandations structurantes
Les constats sont alarmants : un taux de scolarisation des filles de seulement 51% contre 72% pour les garçons au primaire ; un taux d’abandon de 37% en fin de cycle primaire ; et un redoublement deux fois plus fréquent chez les filles. Ces chiffres traduisent une réalité complexe, influencée par des facteurs culturels (mariages précoces, stéréotypes de genre), économiques (pauvreté, charges domestiques, marchés locaux), infrastructurels (absence de latrines séparées, écoles éloignées), mais aussi institutionnels et juridiques.
Face à cette situation, les participants ont formulé des recommandations structurantes. Il s’agit, entre autres, de la construction d’écoles de proximité avec des latrines séparées ; du recrutement accru d’enseignants ; de la sensibilisation communautaire contre les mariages précoces, et du relèvement de l’âge légal du mariage à 18 ans.
Les participants ont aussi proposé l’intégration de ces recommandations dans les Plans communaux de développement (PCD), la mise en place de comités locaux de veille, et un plaidoyer renforcé pour des budgets communaux sensibles au genre, ainsi que l’effectivité de la gratuité de l’école primaire.